« Leur dernier instant me poursuit sans relâche » : pour la première fois, la mère d’une Niçoise fauchée au Bataclan le 13 novembre 2015 brise le silence
Ce soir-là, Cécile Misse et Luis Felipe Zschoche dansaient au Bataclan, emportés par la musique et l’insouciance. Puis tout a basculé. La mère de Cécile, obsédée par l’image de cet ultime éclat de vie brutalement arraché, accepte enfin de s’exprimer : un témoignage brut sur l’amour volé, la joie éteinte et ces 90 âmes que le temps ne ramènera jamais.
« Le moment où ils sont morts me hante encore » : la mère d’une victime niçoise tuée lors de l’attentat du 13 novembre 2015 au Bataclan se livre pour la première fois.
Cécile Misse et Luis Felipe Zschoche étaient au Bataclan le 13 novembre 2015. Ce soir-là, l’existence s’est brisée, comme la joie de vivre. La mère de Cécile partage « le souvenir de ces vies perdues ».

Cette photo a une histoire. Elle est l’histoire. Elle est la trace. Le bonheur. Le 13 novembre 2015, Cécile Misse et Luis Felipe Zschoche sont un couple radieux dans la fosse du Bataclan. *« C’est à 20 h 45, juste avant les coups de feu »*, confie Christiane Misse, la mère de Cécile, en partageant une image devenue relique. Ce selfie a été retrouvé bien plus tard dans le téléphone de Cécile. Ces sourires et ces regards ne voulaient pas dire adieu.
Pour la première fois depuis dix ans, la mère de famille prend la parole et partage un récit à la fois intime et universel. *« La vie qui explose »* et une famille – père, mère et frère – pour laquelle il a fallu *« récupérer des petits bouts, et continuer »*.
Christiane Misse parle d’une voix douce et puissante. Elle s’exprime pour *« veiller au souvenir de ces vies perdues »*. Cela fait dix ans, mais *« dix ans, onze ans, douze ans, vont passer, sans faire jamais le deuil »*. Une expression que la mère de Cécile « déteste » : *« Pour quelqu’un qu’on aime, c’est impossible. »*
Au procès des attentats du 13-Novembre à Paris, où elle a passé deux mois et demi à l’automne 2021, Christiane Misse portait ce cordon rouge autour du cou, signifiant à la presse qu’elle ne voulait pas être.